Le premier féminisme a voulu sortir la femme du foyer et lui ouvrir le monde du travail pour l'arracher à la dépendance économique. Le second féminisme conteste l'exclusivité de cette approche.
Angela Davis (née en 1944), philosophe afro-américaine et militante politique engagée, notamment dans les mouvements d'émancipation, fait observer dans Femmes, race et classe que les femmes afro-américaines n'ont pas le même regard sur la libération de la femme que leurs concitoyennes blanches. Petite fille d'esclave, elle fait observer (prenant la suite de Spinoza [1632-1677]) que ce qui fait l'esclave, ce n'est pas tant l'obéissance à un maître que le fait de travailler dans l'intérêt exclusif ou quasi exclusif d'un autre. Dans les plantations, rappelle-t-elle, le travail domestique était le seul travail que l'on faisait pour soi, qui avait un sens et qui était libre.
Dans Caliban et la sorcière, Silvia Fédérici (née en 1942) complète les analyses de Marx (1818-1883) sur la violence capitaliste. Non seulement le capitalisme naissant avait besoin d'une main-d’œuvre exploitée, ne retirant de son travail que le strict nécessaire à la réparation de la force de travail, mais encore avait-il besoin de s'assurer le contrôle du ventre de femmes vouées exclusivement à faire des enfants, afin de renouveler et d'augmenter le nombre de travailleurs disponibles. Furent persécutées et assassinées en masse toutes celles (appelées sorcières) qui, par leur savoir (médical, notamment relatif au contrôle des naissances) ou par leurs capacités de production (tissus, fours, poteries, nourritures, remèdes, par exemple) résistaient à ce nouvel ordre.
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